mardi, 20 mai 2008

RCLens : tout est chaos... sauf Mylène Farmer

Le 4 mai dernier, nordeclair.fr et le journal papier révélaient le projet de Mylène Farmer de donner un concert forcément événement au stade Bollaert de Lens le 19 septembre 2009. Affiches en 4 par 3, mise en vente des billets sur internet (fnac.com), plaquettes, partenaires... Tout était prêt pour la grande noce. A un détail prêt, aucun contrat n'était signé entre le tourneur local (Vérone Productions) et Bollaert Développement chargé de l'exploitation du stade. Les deux co-producteurs ont beau déclarer travailler main dans la main, appartenir à la même grande et belle famille, un petit contrat officiel avec des chiffres et beaucoup de zéros en noir sur blanc, ça rassure. Entre bouffeurs de gros sous, c'est loin d'être un détail. Ainsi, la réponse de Bollaert Développement ne s'était-elle pas fait attendre. Dès le lundi 5 mai, alors que les premiers placards montrant en 4 par 3 la rouquine en grand écart XXL étaient collés dans la métro lilloise, le RCLens publiait un démenti : " à cette heure, Bollaert affirme que ce concert ne pourra avoir lieu".
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Plutôt embêtant comme situation. On a l'orchestre, on a la sono, on a les affiches, les pubs, la comm' et le marketing mais pas de lieu ! Ben oui, du côté du club artésien, si l'on ne nie pas que ce projet était bien avancé, la date du 16 septembre bien évoquée, on n'oublie pas que des travaux de rénovation du stade sont inscrits au calendrier et que ceux-ci tombent justement en plein septembre 2009. Alors entre un beau gazon et une belle rousse ?! Faux dilemme, bad deal.
Depuis le 6 mai, les débats s'étaient donc arrêtés à ce point mort. Gervais Martel avait repris le sifflet de l'arbitre et envoyé tout le monde aux vestiaires, le temps que le terrain des négos redevienne praticable. Alors supputons ensemble voulez-vous.
Samedi, le RCLens est tombé KO de la première à la deuxième division. Mécaniquement, on sait bien que les budgets vont suivre la saignée. Arnaud Papin dans Nord éclair sort des chiffres Budget en Ligue 1 : autour de " 48 millions d’euros. En L2, il tournera autour de 22 millions ". Difficile dans un tel plan de rigueur de garder les mêmes ambitions concernant les projets de rénovation : "Gervais Martel devrait annoncer le gel du projet de la rénovation du stade Bollaert pour au moins un an, le temps de gagner en visibilité sur la situation sportive. Ces travaux devaient être, en partie, financés par un apport du Racing. Ces fonds seront donc consacrés à « amortir » la chute en L2." (A.PAPIN, Nord éclair du 20 mai 2008).
Conséquence, je vous le donne en mille, qui qui qui peut venir murmurer dans un micro ? Mylène Farmer bien sûr! Pas de sous, pas de travaux en septembre 2009, donc pas d'obstacle au concert de la "French Madonna". On suppute bien sûr, mais avouez que ça sonne pas creux comme raisonnement. Les plus fous - et il faudrait le sfaire enfermer - diront que la prod' de la chanteuse a acheté la défaite contre Bordeaux...
Après Johnny Halliday en juin, Mylène Farmer en septembre 2009, le club va perdre du sang mais se garder un peu d'or...

mercredi, 14 mai 2008

Affaire Cassez : et si la clé, c'était le frère ?

Il faut sauver la compatriote Cassez ! Florence, innocente ! Libérez Florence (Cassez pas Aubenas) ! Mexico=Gestapo!... On entend tout et n'importe quoi sur cette affaire. Comme souvent, priorité est faite aux larmes, au compatissant, au "pathétoc" et à l'indignation. Amis de bonne morale, scandalisez-vous, ça ne coûte (presque) rien. Mais la vérité est qu'au final on ne sait absolument rien sur le fond du dossier Cassez. Si ce n'est que la justice mexicaine l'a condamnée à 96 ans de prison (ce qui fait 20 ans ferme) et que non satisfaite par le tarif, et peut-être un peu irritée aussi par le ram-dam français orchestré mercredi dernier jusqu'à l'Elysée, cette même justice vient de réclamer plus encore à l'encontre de la jeune Française en interjetant elle-aussi appel du premier jugement.
En France, on crie à l'erreur judiciaire : Florence Cassez n'a pas pas participé aux enlèvements. Au Mexique, on est partagé : une moitié fait de Florence une grave délinquante, l'autre doute voire se range derrière l'indignation française.
Bien sûr, la blanche et pure justice française a le droit de contester l'obscure administration mexicaine. Mais à l'inverse, l'incriminée pourrait elle aussi s'étonner d'entendre les malheureux géniteurs du scandale Outreau donner avec ce qu'il faut d'arrogance des leçons d'équité et d'objectivité. Et pendant qu'on s'essouffle sur une énième et stérile compétition du " c'est qui qui respecte mieux les droits de l'homme ", on enquête assez peu sur le dossier, ce qu'il contient, et ce qu'il ne contient pas.
Depuis le début de l'affaire, mars 2005, la presse française ne parle que de Florence. Rien ou peu sur son frère. Or, c’est lui qui a présenté le fameux Israël Vallarta (présumé chef du gang des Zodiacos tojours pas jugé aujourd’hui) à sa sœur. C’est bien Sébastien Cassez qui depuis 2000 fait son beurre à l’ombre des cactus. Directeur général pour plusieurs sociétés, il est aujourd’hui propriétaire de la sienne : Le Centre Français d'Endermothérapie qui fait de l’import de matériel médical. Selon le site internet géré par ses parents en soutient à Florence, l’homme d’affaires aurait connu quelques bisbilles financières et judiciaires avec l’un de ses collaborateurs.
Version Cassez : Eduardo Margolis a magouillé des transactions d’enlèvements contre rançon (« rescate ») en se servant de la boîte comme couverture. Sébastien Cassez a demandé à reprendre ses parts et quitté l’entreprise.
En face, plusieurs versions. Le Eduardo assigne le Français devant les tribunaux pour vol et abus de confiance. Quelques journalistes, dont une reporter de la Televisa, soulèvent l’hypothèse suivante : Sébastien Cassez aurait discrétos sous le sombrero touché d’une manière ou d’une autre au commerce des « rescate », a peut-être trop vu et trop fait, et a fini par gêner « Los Zodiacos » ou des concurrents. D’aucuns écartent l’intrus, cherchent à lui nuire, à ruiner son commerce d’import de matériel médical et s’en prennent à la sœur. Ca ressemble à du mauvais Steven Soderbergh, à du Cassez au pays des Picaros, mais après tout, l’exotisme du Mexique aidant…
Toujours est-il que même à l’abris entre les murs de l’Elysée, Sébastien Cassez n’a pas montré une extraordinaire sérénité face aux journalistes mexicains qui avaient fait le déplacement spécialement pour le cuisiner façon Pimientos. Nos confrères mexicains l’ont en tout cas trouvé légèrement fuyant et peu à l’aise. A la sournoise question, « Avez-vous des amis influents au Mexique ? » , Sébastien Cassez répond « je ne sais pas quand l’on peut se dire influent au Mexique… ».
Machination ? Délires ? Fantasmes romanesques ? Ou vrai scandale? L'affaire Cassez finira un jour en 35 mm...

mardi, 06 mai 2008

Le "bang" de Roubaix, tome 2

Les fantômes sont faits pour disparaître et réapparaître. Au bon vouloir de leurs maîtres, qui après leur avoir donné une forme d'existence, les convoquent quand nécessaire, les font hurler quand le besoin s'en fait sentir ou les font frapper au mur quand la "causa sinistra" se trouve en mal de spectres... Dernier come back de revenant, Mohamed Sabaoui et ses prédications pour un Islam fou et archaïque.
La première fois que l’on a entendu parler de lui, c’est comme personnage clé cité dans un livre à détonations multiples paru en 1996 et titré Le Paradoxe de Roubaix. C’est l’auteur Philippe Aziz qui donne plusieurs fois la parole à cet homme présenté comme sociologue et même sociologue à la faculté catholique de Lille (ce que la Catho dément formellement, hier et aujourd’hui encore). Le dit Sabaoui tombe à pic, Philippe Aziz écrit un essai sur les dangers que court à ses yeux (et à cette époque qui a connu le Gang de Roubaix) l’ancienne capitale du textile. La délinquance, le chômage, la misère mais aussi l’islamisme grimpant, la menace de l’islam des caves qui n’aurait pour seule mission que la conquête de la ville puis celle du reste de la France qu’il faut absolument mettre sous ses ordres. Prédications dont Mohamed Sabaoui devient le sombre porteur, le parfait prêcheur.
On lui prête notamment ces propos : « Les lois de votre République ne sont pas conformes à celles du Coran et ne doivent pas être imposées aux musulmans, qui ne peuvent être gouvernés que par la Charia. Nous allons donc œuvrer pour prendre ce pouvoir qui nous est dû. Nous allons commencer par Roubaix, qui est
actuellement une ville musulmane à plus de 60 %. Lors des futures élections municipales, nous mobiliserons nos effectifs, et le prochain maire sera musulman. Après négociation avec l'État et la Région, nous déclarerons Roubaix enclave musulmane indépendante et nous imposerons la Charia (loi de Dieu) à l'ensemble des habitants. »
Dans les plans de Sabaoui et du courant dont il serait membre actif, les chrétiens, alors traités comme une « minorité », auraient le droit à un statut « de Dhimmis. Ce sera une catégorie à part qui pourra racheter ses libertés et droits par un impôt spécial. En outre, nous ferons ce qu'il faut pour les amener par la persuasion dans notre giron. Des dizaines de milliers de Français ont déjà embrassé l'Islam de plein gré, pourquoi pas les chrétiens de Roubaix ? ».
Et si l’on reparle aujourd’hui de ce prophète « proseur de bombes », c’est justement qu’il a (lui ou les gros malins qui tirent les ficelles du pantin) à nouveau pris pour cible la communauté chrétienne. Depuis quelques semaines en effet, ces paragraphes de douteux desseins sont exhumés et diffusés à haut débit sur les groupes de messageries et sites plus ou moins liés à la confession catholique.
Première à réagir à cette deuxième vague, la Catho toujours qui le 22 avril dernier a été contrainte de publier un communiqué de presse (Lire tout le communiqué) pour rappeler que Mohamed Sabaoui n’a jamais fait partie de son établissement, que ce soit en tant qu’étudiant, professeur ou même technicien de surface. Comme ça c’est clair. Ca permet surtout de rassurer tous les bons élèves de l’honorable école qui pourraient, on l’imagine bien, s’étrangler à la lecture de ces quelques lignes signées Sabaoui : « Actuellement à l'université de Lille, nous mettons sur pied des brigades de la foi, chargées de "convertir" les Roubaisiens récalcitrants chrétiens, ou juifs, pour les faire rentrer dans notre religion, car c'est Dieu qui le veut ! Si nous sommes les plus forts, c’est que Dieu l'a voulu. Nous n'avons pas les contraintes de l'obligation chrétienne de porter assistance, à l'orphelin, aux faibles et aux handicapés. Nous pouvons et devons, au contraire, les écraser s'ils constituent un obstacle, surtout si ce sont des infidèles »
La Catho a hésité avant de sortir un communiqué : « On nous l’a conseillé. Mais on aurait préféré ne pas faire de publicité à ceux qui veulent diffuser ce message » explique la chargé de comm’ Geneviève Branquart. Prudence qui se justifie d’autant plus que l’existence réelle de ce Mohamed Sabaoui n’est absolument pas avérée. Son ADN n’est il pas que littéraire ? A-t-il été inventé pour servir une propagande islamiste ou faire office d’épouvantail aux courants les plus affranchis de l’extrême droite française. Cette dernière hypothèse tient carrément la route quand on sait que le message qui a circulé sur internet ces dernières semaines trouvait pour source le journal du Parti National Radical (PNR) Le National Radical (N° 11 - Page 8) . Sabaoui le dangereux conquérant, c’est du « pain béni » pour le PNR qui met en première ligne de son programme l’expulsion des étrangers de France : « L’Etat ne peut, sans danger, accepter sur son territoire des populations étrangères trop nombreuses. Pour remédier à la situation actuelle l’Etat doit rétablir, de manière urgente, le Jus sanguinis (Droit du sang) et décider de rapatrier, dans leur pays d’origine, tous les étrangers dont la présence, sur notre sol n’est pas rigoureusement nécessaire à nos intérêts économiques et nationaux. » (cf le site du PNR).
Quant aux RG, ils pensent eux aussi que Mohamed Sabaoui n’est qu’un pseudo qui serait utilisé par une personne dont ils pensent avoir l’identité. Il pourrait alors s’agir d’un homme ayant quitté un certain « courant » de l’islam pour en rejoindre un autre, intégriste cette fois.