mardi, 22 avril 2008

Marché de l'eau : pourquoi ne pas se mouiller pour de vrai ?

Frileux. Voilà ce qui saute forcément au cou de mon maigre esprit quand je découvre avec quelle retenue a été traitée la semaine dernière dans les journaux l'affaire du marché de l'eau potable en métropole lilloise.
En quelques mots pour la synthèse. 1996, la chambre régionale (NPDCalais - 59/62) des comptes est mandatée pour examiner à la loupe le contrat SEN (Société des Eaux du Nord) et LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine).
Examen terminé, on note avec humilité que 164 millions d'euros destinés à des travaux non réalisés n'ont pas été utilisés par la SEN et pourtant allongés par le contribuable. Aïe, il faut absolument corriger ça, sinon vous imaginez d'ici le scandale... LMCU signe des avenants au contrat pour permettre à la SEN de réinjecter en travaux ou en moyens humains ce faux pour-boire. Processus aujourd'hui en cours et inachevé. L'association Eau Secours et l'un de ses membres actifs en la personne d'Eric Darques s'impatiente et demande qu'une bonne fois pour toutes, la SEN paye son dû, chèque sur table.

Le truc amusant, car il y en a toujours un, c'est qu'Eric Darques a un petit coup de génie (mauvais ou bon, peu importe) en faisant enregistrer à quelques jours à peine du départ de la communauté urbaine sa plainte auprès du proc' de la République de Lille. L'idée est claire, ne pas laisser le patriarche socialiste partir sur une allée de pétales de roses et lui accrocher à la rosette une batterie de casseroles clinquantes. Sauf que l'arroseur, Eric Darques, se retrouve au final en quelque sorte arrosé par le traitement qui sera donné dans la presse, régionale du moins -médiapart ayant trempé un peu plus le maillot - , de cette affaire. Il n'y à qu'à voir les articles où la cible, la SEN et Pierre Mauroy, se transforme en un élément minéral et anonyme : une banale et ridicule photo de robinet avec de l'eau qui coule. Voilà avec quoi on a illustré le sujet : un robinet avec mitigeur dernier cri quand la plainte visait en ricochets "l'inmouillable sénateur". Dans les colonnes, même ménagement pour le déménagé de la présidence d'agglo. Eric Darques, pas forcément il est vrai clair comme du cristal, se retrouve dasn la possition du vilain petit canard qui a gâché le pot de départ en retraite de l'honorable ex-premier ministre. Un bonnet de bain pour Pierre Mauroy qu'on ne pouvait décemment pas laisser partir sur cette fâcheuse dernière note. Bravo. La fête est sauve et Martine Aubry peut reprendre sereinement le dossier.

Les commentaires sont fermés.